Bagnolet, le 28 novembre 2017
Communiqué de presse
L'Europe qui "protège" a encore frappé
Hier les Etats membres ont enfin trouvé un accord sur le glyphosate : renouvellement pour 5 ans, au moins. La Confédération paysanne condamne cette décision qui repousse encore la sortie de cet herbicide décrié de toutes parts pour ses conséquences environnementales et sanitaires avérées. Face à l'inertie européenne, elle défendra des démarches unilatérales des États, à condition que celles-ci s'insèrent dans un réel projet de sortie des pesticides.
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Le Président de la République annonce une sortie le plus vite possible, en fonction des alternatives, et à 3 ans au plus tard. Nous réaffirmons que les alternatives techniques existent mais conditionner chaque annonce sur les pesticides à une approche exclusivement technique est insuffisante. Si elles ne sont pas massivement utilisées par les paysan.ne.s aujourd'hui, c'est en grande partie pour des raisons économiques. Pour sortir des pesticides, il faut avant tout oser affronter la logique de compétition sur les prix à laquelle les paysan.ne.s doivent faire face pour obtenir un revenu.
Emmanuel Macron a annoncé 5 milliards d'euros d'investissement pour la transition agricole. Nous attendons que ces 5 milliards d'euros servent à soutenir les paysan.ne.s afin qu'ils puissent mettre en œuvre ces alternatives, qui pour beaucoup demandent principalement du temps de travail supplémentaire. Nous précisons que miser sur la robotique ruinerait la collectivité au profit d'une minorité de paysan.ne.s qui pourraient y accéder. De même, il est temps de donner les moyens financiers au second pilier de la PAC pour déployer des aides qui permettent cette transition. Ces mesures de soutien économique doivent s’accompagner de mesures commerciales afin de ne pas mettre en compétition les paysans et leur imposer des revenus indécemment bas. Si une clause de sauvegarde a été une option nécessaire sur le diméthoate, qu'elle en soit une pour le glyphosate.
Nous demandons le retrait le plus rapidement possible du glyphosate, assorti des mesures économiques et commerciales qui permettront aux paysan.ne.s de travailler et d’avoir un revenu sans ce symbole de l'agro-industrie qui les empoisonne.