Le marché-roi accède au trône
La journée de demain marquera la fin d’un règne de 31 ans. Les quotas laitiers ont été l’outil d’une époque pendant laquelle on a fait le choix de la régulation, même de façon imparfaite, pour gérer la production de lait en Europe. Nous sommes désormais à l’ère de la dérégulation systématique, sans que les conséquences sur l’avenir des paysans n’aient d’importance aux yeux des décideurs politiques et de la filière. Ce 1er avril 2015 prend l'allure d'une farce, orchestrée par la Commission européenne et applaudie en coulisses par une poignée de bénéficiaires.
Le marché est roi et règne pour le bien de tous. Aveuglément, il faut le suivre pour s’assurer succès et prospérité. Pourtant, l’expérience est là. On sait que les pouvoirs miraculeux de la dérégulation ne sont que pure imagination, que les cours de bourse volatils fascinent pour mieux exclure.
Envoyer les éleveurs européens à la guerre des prix sur le marché mondial sans se soucier des pertes humaines : voilà le véritable projet des industriels, soutenu par les gouvernements. Le marché a maintenant le droit de vie et de mort sur ses sujets. Il est hors de question de laisser ce nouveau pouvoir accélérer encore la disparition des paysans. La Confédération paysanne se bat pour une gestion dynamique des marchés à l’échelle européenne et pour le maintien d’une politique d’installation à l’échelle des bassins. Cela ne se fera pas sans l’appui des pouvoirs publics.
La contractualisation a divisé les paysans pour mieux faire régner les stratégies d'entreprise. Il est temps de reconstruire une défense collective, avec des organisations de producteurs plus puissantes face aux industriels. Face au marché-roi, les paysans doivent reprendre le pouvoir !
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