Semaine d’actions et de rencontres

La Confédération paysanne de Normandie organise une semaine d’actions et de rencontres. Dans ce cadre la Confédération paysanne de Seine Maritime s’est rendue ce lundi dès 9 h à Fécamp dans les bureaux de Mme Estelle Grelier, secrétaire d’Etat aux collectivités locales. M. Jacques Dellerie, Député participait également à cette rencontre. Les débats ont porté sur deux points principaux : la crise de l’élevage et en particulier le lait et la présentation d’un plan d’urgence élaboré par le syndicat au niveau national. Symboliquement, les conférés ont offerts à Estelle Grelier du lait frais du matin, et un « anti monte-lait » (petit appareil destiné a empêché le lait de déborder quand on le fait bouillir). Ce clin d’oeil est évidemment destiné à attirer l’attention de l’interlocutrice sur l’absolue nécessité de remettre en place un système de régulation de la production laitière. Le choix de la dérégulation au niveau de l’Europe avec la suppression des quotas laitiers (et dans les autres productions) montre chaque jour davantage sa perversité.(…)

 

 

Alors que les principaux groupes laitiers de transformation réalisent des bénéfices jamais atteints, de nombreux producteurs ont déjà dû cesser leur production et un nombre croissant est aujourd’hui au bord du gouffre. Les services ou les associations comme Solidarité paysans sont chaque jour assailli d’appels à l’aide de la part de paysans. Contrairement aux idées reçues, certains ont une production importante mais avec des investissements et des charges basées sur du lait payé à 35 ou 36 centimes le litre alors qu’aujourd’hui ils touchent 27 centimes. La Ministre a dit combien elle était sensibilisée par le problème et a rappelé que lorsqu’elle était Députée européenne elle a toujours combattu la décision d’abandonner les quotas laitiers. Les producteurs ramenant le débat à aujourd’hui, la Ministre affirme que la France peut difficilement changer seule la politique européenne « la France ne peut-elle pas provoquer un effet d’entraînement » lui oppose un producteur ? La réduction volontaire de production pour les prochains mois proposé par le Ministre de l’agriculture est un pas dans le bon sens, mais tant qu’elle ne sera pas collective et obligatoire elle n’aura pas l’impact recherché.

 

Face à cette situation, la Confédération paysanne propose un plan d’urgence immédiat pour les familles paysannes et leurs fermes. Consciente que ce plan n’a pas vocation à changer la politique agricole de demain, mais simplement à permettre aujourd’hui à des paysan(ne)s de conserver leur emploi, de retrouver une dignité et des conditions de vie « acceptables ». Ce plan est en complète contradiction avec ceux qui réclament plan de cessation laitière et sortie de l’agriculture pure et simple pour un grand nombre. Ce plan simple et pragmatique est basé sur des mesures qui peuvent se mettre en place le plus souvent automatiquement, il intègre des mesures sociales pour les familles et de trésoreries pour les fermes qui sont souvent existantes mais non mise en oeuvre malgré la situation. Mme Grelier qui devait se rendre ensuite à Matignon a promis de relayer ces propositions auprès du premier ministre ainsi qu’à son collègue de l’agriculture Stéphane le Foll. M. Dellerie fera de même au parlement. La délégation de producteurs a quitté Fécamp satisfaite de l’écoute de la Ministre mais reste avant tout très déterminée à continuer le combat pour arrêter cette hécatombe sociale, économique et environnementale. Maintenir des producteurs et des éleveurs nombreux est évidemment essentiel pour les paysans mais aussi pour l’ensemble de la société. Produits de qualité, environnement protégé, qualité de l’eau, occupation harmonieuse de l’espace, emploi protégé… autant de sujets qui dépassent la sphère paysanne.

 

Mardi et mercredi, les autres Confédérations paysannes de Normandie organiseront à leur tour d’autres actions.